Le clous est-il vert ? Solution Obvie

Le Cloud est-il vert ?

Entreprises « eco-friendly », « IT for Green », « Green by IT »… Chaque jour, de nouveaux buzz words apparaissent pour nous convaincre que le cloud est le nouveau partenaire de l’environnement. Peut-on pour autant affirmer que le numérique et le Cloud est vert ? Derrière les idées préconçues se cache une problématique bien plus complexe qu’il n’y paraît.

Aujourd’hui, les acteurs politiques et économiques mondiaux s’accordent tous sur un point : on ne parviendra pas à maîtriser le changement climatique sans passer par la transition digitale.

Grâce au cloud, les entreprises limitent leur consommation d’énergie tout en diminuant de façon conséquente leurs investissements en équipements de stockage de données. Les emails polluent bien moins que les envois postaux et le stockage numérique diminue les copies et l’archivage de papier, rendant ainsi la gestion des documents plus verte.

Autre point fort du cloud : il réduit l’empreinte carbone. Selon Tristan Labaume, le président d’Alliance Green IT, « un collaborateur réalisant une journée de télétravail par semaine réduit ses émissions de gaz à effet de serre de 220 kg Éq CO2/an » !

Plus largement, le numérique est un véritable levier de croissance économique. En 2018, la Commission Européenne estimait à 415 milliards d’euros l’apport annuel potentiel du marché du numérique dans l’économie européenne. Cette même année, le rapport Lean ICT du Shift Project positionnait le numérique comme « la solution pour revenir à la croissance ».

Vecteur d’emploi, d’innovation et de consommation, levier de croissance et d’investissement, créateur de technologie verte… Quel joli tableau me direz-vous ? Pourtant, tout n’est pas si rose dans le nuage planétaire !

Comme le précise fort justement Tristan Labaume, l’impact environnemental et social de nos équipements informatiques est très important, tant dans la fabrication que dans l’utilisation ou le recyclage. Le président d’Alliance Green IT évoque également le phénomène « d’infobésité », Sur la toile, les informations pullulent, générant ainsi l’illusion d’une capacité infinie de duplication des données. Tout cela nous conduit à avoir une utilisation de plus en plus débridée de l’informatique et, in fine, à augmenter encore et encore le volume des données stockées sur le cloud !

Le problème avec le numérique, c’est qu’il nous apparaît comme transparent et la multiplicité des offres disponibles sur le cloud rend encore moins perceptible sa réalité physique. Pourtant, selon le Shift Project, la part du numérique dans les émissions de gaz à effet de serre est passée de 2,5% à 3,7% entre 2013 et 2018. Quant à l’empreinte énergétique liée à la fabrication et à l’utilisation des équipements, elle progresse de 9% chaque année !

Selon un rapport publié en janvier 2017 par Greenpeace, le trafic internet mondial pourrait avoir triplé entre 2017 et 2022. L’étude révèle qu’avec plus de 4 milliards d’utilisateurs pressentis en 2020, l’impact de l’industrie du net sur le climat sera équivalent à celui de l’aviation mondiale.Alors, vert ou pas vert le cloud ?

Alors, vert ou pas vert le cloud ? En définitive, il semble extrêmement difficile de répondre à cette question, tant les données sont multiples et complexes. D’ailleurs, cette question n’a pas beaucoup de sens. Il convient plutôt de nous demander comment agir afin que le cloud participe à la réduction de notre impact sur l’environnement…

Pour Greenpeace, la solution réside dans l’utilisation d’énergies renouvelables en lieu et place des énergies fossiles. En 2017, le secteur du numérique a consommé 7% de l’électricité mondiale et depuis, sa consommation ne cesse d’augmenter. Selon l’ONG, il faudrait abandonner l’électricité issue du charbon et des autres sources d’énergies polluantes au profit d’une énergie 100% renouvelable. Les géants du net Facebook, Apple et Google et de nombreux acteurs du cloud computing mondial ont entendu Greenpeace et se sont engagés dans cette voie. Preuve que la recommandation est sérieuse !!!

De son côté, The Shift Project préconise la « sobriété numérique ». Dans son rapport d’octobre 2018, ce think tank a formulé un certain nombre de préconisations afin de rendre gérable l’impact environnemental de la transition numérique. En premier lieu, les experts à l’origine de ce rapport invite à une plus grande rationalisation des investissements. Pour rendre plus sobre la transition numérique, il faut acheter les équipements les moins puissants, les changer le moins souvent possible et réduire au maximum les usages énergivores superflus.

Un lean management, en quelque sorte ? L’avenir nous le dira !


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